Amalgame et confusion…

Je délaisse de plus en plus ce blog. Je faisais ce constat dans le dernier billet qui date déjà de novembre… Je choisis de m’exprimer autrement, en particulier sur mon blog-photo, par des images, car les mots ont été détournés, trahis, leur sens a été confisqué, quand ils n’ont pas été tout simplement interdits, d’abord par la chape de plomb d’une morale de classe, de caste, de camp qui décrète du « bien » et du « mal » et formate les esprits à travers les médias asservis de nos oligarques nationaux, les Niel, Drahi et autres Bolloré, Pinault ou Arnault… ensuite, si ce lavage de cerveau ne suffit pas, par la judiciarisation de toute contestation véritable quand ce n’est pas la répression brutale.

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La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force…

Ce n’est certes pas très original de rappeler que le discours macronien est la variante moderne de la novlangue orwellienne laquelle, à coup de simplifications, de néologismes ou de détournements sémantiques visait à rendre impossible toute critique de l’État. Quand on entend le président lui-même évoquer un « cheminement démocratique » concernant l’adoption sans vote réel de la réforme des retraites par la représentation nationale ni assentiment partagé de la population ou quand la première ministre va jusqu’à oser évoquer devant les membres de son parti « l’émancipation des individus », on se dit qu’effectivement, la liberté, c’est l’esclavage

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2023…

Je n’attache pas une grande importance aux gesticulations euphoriques censées saluer l’année nouvelle et si je souscris encore cette fois à l’exercice formel des vœux, c’est plus pour dresser le constat d’une année politique décevante. Et puis aussi parce qu’il y a bien longtemps que je n’ai pas écrit de billet sur ce blog… En fait, ces deux raisons sont étroitement corrélées : je n’éprouve plus de véritable intérêt pour une vie politique qui ne cesse de bégayer stupidement et ne sait pas offrir de perspectives concrètes aux gens.

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Un mouvement populaire embarrassant…

Avec ce titre, je fais bien sûr référence au surprenant mouvement social actuel anti-passe sanitaire et anti-vaccination, qui succède à sa façon au tout aussi surprenant mouvement des gilets jaunes. Que ces embrasements populaires embarrassent les gouvernants n’est certes pas une nouveauté, mais ce qu’il y a de nouveau avec ces derniers c’est qu’ils résonnent comme l’étrange écho du « et de gauche et de droite » gouvernemental et de ce fait désorientent un peu nos analyses politiques encadrées par notre structuration idéologique. On voit s’y côtoyer des syndicalistes attachés au droit social et des complotistes de toute espèce, des gens de gauche comme d’extrême-droite…

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Question de vocabulaire

Un héros de notre temps

Je parle souvent des mots. C’est que la langue est constituée des briques, de la charpente et du ciment, qui nous servent à édifier notre représentation du monde. Ciment de toutes ces petites articulations logiques qui, au moins en apparence, lient les briques en solidifiant le rapport entre elles, charpente de la syntaxe qui donne une intelligibilité et une cohérence —peut-être fallacieuse— à l’ensemble et enfin les mots qui sont ces briques conceptuelles de notre vision du monde. Aussi quand on change les mots, on infléchit toujours cette vision : ils sont le lieu idéologique d’un combat permanent entre des accentuations sociales divergentes. Et ce combat n’est autre que la lutte des classes.

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Deux ans après…

En juillet 2017, pour commenter la photographie officielle du nouveau Président, j’écrivais que souvent ces clichés soigneusement élaborés avaient traduit quelque chose de la nature du pouvoir qui s’installait et que ce dernier portrait, tout en faux-semblants, exprimait sûrement « la face faussement souriante mais implacable d’un libéralisme autoritaire et brutal ». Aujourd’hui, nous pouvons dire que la photo ne mentait pas en nous laissant deviner cela.

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Le premier jour…

Manif9mars-7083Est-ce que le 9 mars 2016 était le premier jour de la Révolution ? Je devine le sourire apitoyé du lecteur : « À son âge, il prend encore ses rêves pour des réalités ! »  Ou alors, le ricanement plein de mépris de ceux qui croupissent dans leurs certitudes niaises : collaboration de classe, Union Européenne, économie de marché, libre-échange… peut-être même la rage de quelques uns qui redoutent que ce ne soit effectivement le cas et que le grand chambardement arrive… Arrive « enfin », devrais-je ajouter.

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Pas touche !

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ARROGANCE, subst. fém.

— Comportement fait de mépris et d’insolenceSynon.dédain, suffisance…

Je ne condamnerai jamais l’insolence pour elle-même car celle du valet, du faible, de l’exploité est une admirable qualité. Celle du maître, par contre, est une bassesse, la facilité lâche d’accompagner le pouvoir qu’on détient par sa position de l’humiliation de celui qui y est soumis par la loi sociale. Si je cherchais un mot pour caractériser ces dernières années, c’est celui-ci qui s’imposerait forcément : Mittal et Depardieu en ont été les deux plus récents porte-étendards, mais ils ne sont que l’aboutissement d’une trajectoire idéologique impulsée par les libéraux dès les années 80 —la fameuse époque de « Vive la crise« — et consacrée en 2007 au Fouquet’s ou sur le yacht de Bolloré par la droite décomplexée, qui y étalait son opulence, sa cupidité, sa vulgarité clinquante et son mépris du peuple. Bref, l’arrogance d’une « race de seigneurs » sans honneur ni talent exceptionnel et qui ne tient son pouvoir que de l’argent qu’elle possède —mais ne touchez surtout pas au grisbi !— et aussi, faut-il le rappeler, elle ne le conserve que du fait de notre manque de combativité à son égard. Lire la suite

Où est la gauche ?

Diplo

Ce n’est pas moi —pour une fois— qui pose cette lancinante question, mais l’excellente livraison datée de novembre du Diplo.  Il faut dire que je me suis souvent senti bien isolé à voir ce débat de fond toujours esquivé : il est un peu comme un secret de famille honteux, un refoulé qui tarauderait la mauvaise conscience de militants de gauche qui ne sentent pas vraiment à l’aise dans la défroque libérale dont on les a affublés au nom de la modernité, d’un supposé réalisme ou de l’Europe, mais ne savent pas s’en dévêtir tandis que, comme la tunique de Nessus, elle les consume…

J’ai parfois été stupéfait de propos émis par des gens qui se prétendent, se croient et même se sentent sincèrement « de gauche» : propos politiciens, comme prôner de se détourner des milieux populaires, qui ne votent pas assez, pour concentrer le travail de diffusion des idées sur les classes moyennes ; ou encore  confusion idéologique qui conduit à affirmer que des chefs d’Etat tels Zapatero, Papandréou, et même —oui, je l’ai entendu— Obama menaient des politiques de gauche, tout comme Strauss-Kahn au FMI…

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Ils ont dit…

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On va un peu vous rafraîchir le mémoire.  Regardons ensemble ce que quelques acteurs de l’« Europe qui nous protège »  nous disaient, depuis le début de la crise grecque. Et à tout seigneur, tout honneur, commençons par le dur, le suffisant, l’arrogant Barroso, président de la commission européenne, qui déclarait, le 3 mars 2010, que le plan d’austérité pour la Grèce « est dans l’intérêt du peuple grec et de la stabilité financière de la zone euro.»  Bien vu, non ?  Deux mois plus tard, le 10 mai, et avec le même aplomb, il affirmait : « La zone euro retrouve assurément la confiance des investisseurs et nos fondamentaux sont bons.»  Et au mois de septembre, il triomphait : « Ceux qui au moment du déclenchement de la crise ont prédit l’éclatement de l’Union Européenne ont eu tort. Les institutions européennes et les États membres ont fait preuve de leadership. Je pense que nous avons réussi le test

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