Amalgame et confusion…

Je délaisse de plus en plus ce blog. Je faisais ce constat dans le dernier billet qui date déjà de novembre… Je choisis de m’exprimer autrement, en particulier sur mon blog-photo, par des images, car les mots ont été détournés, trahis, leur sens a été confisqué, quand ils n’ont pas été tout simplement interdits, d’abord par la chape de plomb d’une morale de classe, de caste, de camp qui décrète du « bien » et du « mal » et formate les esprits à travers les médias asservis de nos oligarques nationaux, les Niel, Drahi et autres Bolloré, Pinault ou Arnault… ensuite, si ce lavage de cerveau ne suffit pas, par la judiciarisation de toute contestation véritable quand ce n’est pas la répression brutale.

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L’effondrement

 

Les vacances sont bien terminées.  Demain s’ouvre l’université d’été du Medef à laquelle le premier ministre renommé à son poste ne manquera pas de se rendre, acte d’allégeance inauguré dès septembre 2012 par Jean-Marc Ayrault, ce qui était une première sous la Vème République, puis suivront les universités du PCF et du PS.  Cela se produit cette année dans une atmosphère de délitement général qui amène ce pauvre Robert Hue —qui doit encore, à l’occasion du remaniement, rêver d’un strapontin ministériel— à annoncer la mort des partis politiques, sûrement parce qu’après avoir essayé de liquider le PCF, il n’a pas réussi à faire émerger son MUP… Lire la suite

Tsunami ?

1607054_239656459574337_477677794592418814_nL’intéressant registre lexical des catastrophes naturelles a largement été mis à contribution par la presse, de séisme en tsunami et de raz-de-marée en éruption, pour illustrer la sensible percée électorale du FN aux élections européennes. Sensible, certes, mais qu’il faut ramener à ses justes proportions : un quart des votants, soit à peine plus de 10 % des inscrits et 9 % des personnes en âge de voter. C’est beaucoup, c’est trop, mais on ne peut pas parler d’adhésion massive.  Bien plus inquiétante est l’abstention, et si elle est telle, c’est faute d’une offre crédible d’alternative politique. Lire la suite

De quoi le Front de Gauche est-il le nom ?

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Dessin d’Aurel, toujours d’actualité

Suite aujourd’hui du billet du 10 janvier où nous avions laissé le PCF en piteux état, pris dans le dilemme entre l’alliance avec les sociaux-libéraux —ce qui a été la cause essentielle de sa perte de crédibilité auprès des couches populaires et de son déclin— et le refus de cette alliance qui le conduirait à perdre une part importante de son maillage du territoire par des élus locaux. Autrement dit, la corde ou le poison… Mais avant d’entamer cette réflexion, je ne résiste pas à ressortir de mes archives cet ancien dessin d’Aurel, qui doit dater de la social-trahison de 2003 sur les retraites, mais reste d’une brûlante actualité —chacun comprendra pourquoi. Et si vous lisez jusqu’au bout, vous en aurez un autre, publié la semaine dernière dans l’Huma. Mais revenons-en à notre sujet.

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Ils ont dit…

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On va un peu vous rafraîchir le mémoire.  Regardons ensemble ce que quelques acteurs de l’« Europe qui nous protège »  nous disaient, depuis le début de la crise grecque. Et à tout seigneur, tout honneur, commençons par le dur, le suffisant, l’arrogant Barroso, président de la commission européenne, qui déclarait, le 3 mars 2010, que le plan d’austérité pour la Grèce « est dans l’intérêt du peuple grec et de la stabilité financière de la zone euro.»  Bien vu, non ?  Deux mois plus tard, le 10 mai, et avec le même aplomb, il affirmait : « La zone euro retrouve assurément la confiance des investisseurs et nos fondamentaux sont bons.»  Et au mois de septembre, il triomphait : « Ceux qui au moment du déclenchement de la crise ont prédit l’éclatement de l’Union Européenne ont eu tort. Les institutions européennes et les États membres ont fait preuve de leadership. Je pense que nous avons réussi le test

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Question(s) de programme

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Nicolas Sarkozy a popularisé, en la reprenant à son compte, l’idée de Gramsci selon laquelle une victoire était culturelle avant d’être politique. Mais ce n’est pas lui qui a fait évoluer les mentalités pour obtenir cette victoire de 2007, son arrivée au pouvoir n’a fait que concrétiser une évolution dont le début remonte aux années 80 : les années Reagan et Thatcher, et paradoxalement aussi, les années Mitterrand. Lire la suite

Jusqu’à la nausée !

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Je dois être masochiste : je continue à regarder les journaux télévisés et les émissions politiques.  Comme pour vérifier chaque fois un peu plus que nos « grands journalistes » (ceux à un million d’euros de salaire annuel) sont bien les laquais du pouvoir.  Avant hier, c’était Yves Calvi qui demandait avec insistance à Thibault et Chérèque « maintenant que tout est fini, vous continuez à appeler à la grève jeudi ?« .  Ça me rappelait le Pujadas qui demandait à Xavier Matthieu s’il regrettait les violences des Contis (ce qui lui a valu d’être traité de salaud et de larbin par Mélenchon).  Ça me rappelait aussi le matraquage de 2005 pour le « oui » à la constitution libérale… Lire la suite

Éléments de langage et réalité

manifestation intersyndicale contre la réforme des retraites
manifestation intersyndicale contre la réforme des retraites

La réforme des retraites est une « réforme juste » car « l’effort est partagé » pour « sauver le régime de retraite par répartition » auquel « les Français sont attachés« … Voilà quelques motifs obligés de la communication gouvernementale, ces fameux éléments de langage que chaque porte-parole intègre dans sa propre rhétorique et que les médias reprennent à l’envi, jusqu’à ce qu’ils s’inscrivent comme des évidences de bon sens dans la conscience collective. Ou non… car, si tel est bien leur but, l’effet de saturation est parfois contreproductif.

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D’Athènes à Paris, en passant par Bruxelles…

Trocadero
Rassemblement de soutien au peuple grec, 9 mai 2010, Trocadero

En Grèce, 21 % des hommes et 24 % des femmes vivent en-dessous du seuil de pauvreté (Eurostats), et les retraites sont si basses (minimum à 380 €, moyenne autour de 600 €) que ces salauds de pauvres sont obligés de travailler au noir à côté pour s’en sortir : c’est ce que nos vertueux européistes appellent des fraudeurs, des profiteurs qui auraient donc ruiné l’Etat et qui aujourd’hui, bien sûr, doivent payer l’addition.  Normal, sinon ce serait les usuriers et les marchands d’armes qui risqueraient d’être mis à contribution : il faut quand même un peu de morale en politique, d’autant que lesdits usuriers sont de prestigieuses banques et les vendeurs de canons, souvent français… Lire la suite

2ème Acte

damnés

Scène 1 (exposition et résumé de l’épisode précédent)

Dans le billet précédent, j’ai livré mon analyse de l’abstention et de la montée de l’extrême-droite en France, et plus largement en Europe.  Retenons-en les deux dates-clés qui en constituent des accélérations : 1988 et 2001-2002 : points communs, les échéances électorales concernées s’inscrivent dans des contextes de cohabitation, où les expériences successives des politiques de droite et dites de gauche ont échoué à modifier la situation réelle des gens.  Le sentiment retiré par beaucoup fut que les deux camps conduisaient sur le fond les mêmes politiques dictées par leur soumission commune aux « marchés » et à l’orientation libérale de l’Union Européenne. Lire la suite