Ô Dieu l’étrange peine…

Je n’ajouterai pas une Nième analyse à ce que rabâchent tous les chroniqueurs de la vie politique professionnels ou amateurs, non, je vais juste essayer de dire ce qu’il ne faudrait pas dire.

Hier, comme annoncé, j’ai voté Fabien Roussel et je ne le regrette pas un instant. Je précise qu’il n’y a chez moi aucune animosité contre la FI ni même contre Mélenchon (bon, un peu de méfiance, vu son passé socialiste, avouons-le). La même échéance se reproduirait-elle demain dans les mêmes circonstances que j’agirais exactement de la même façon. Pourquoi ?

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Du vote dit « utile »…

J’ai toujours exprimé une vive défiance vis-à-vis de l’opération sémantique qui consiste à surdéterminer un mot en lui ajoutant une caractérisation : il s’agit à chaque fois d’en limiter la portée voire d’en brouiller complètement le sens. Par exemple, « l’égalité des chances », slogan aux apparences séduisantes, devient une euphémisation de l’inégalité réelle ; de la même façon le « vote utile » est la négation de la liberté d’un citoyen souverain à exprimer ses convictions par un choix personnel.

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Têtes à claques

Macron et son hochet

Faut-il l’avouer ? La gifle à Macron, non seulement ne m’a pas choqué, mais m’a même procuré un petit plaisir… Je sais que les beaux esprits qui s’auto-proclament républicains sans bien savoir ce que ça veut dire et profèrent de doctes conneries creuses ne manqueront de dénoncer ce manque de respect à la fonction et à l’homme, ce rabaissement de la démocratie ou, cette « inquiétante » montée de la violence, mais si je m’en réfère au dictionnaire, une tête à claques est une « personne déplaisante, agaçante voire insupportable », tout Macron, quoi ! avec son air de fayot premier de la classe et chouchou de la maîtresse.

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Écœurement et perplexité

jlmVoilà plus d’un mois que je garde le nez dans le guidon des affaires de Plaisir-les-Clochemerle, cela ne signifie pas que je me désintéresse de la politique nationale, c’est juste que je suis partagé entre l’écœurement et la perplexité et préfère parfois me taire. Mais pas aujourd’hui. Écœurement, bien sûr, des politiques menées par le gouvernement qui a tellement pris le pli de céder à toutes les injonctions du patronat, grands vautours et petits pigeons, qu’il n’est plus une seule corporation, un quelconque regroupement d’intérêts, un lobby d’affairistes qui ne le fasse trembler en gonflant le jabot et ébouriffant les plumes ; perplexité, aussi, devant les palinodies et les surenchères au sein du Front de Gauche, étreint dans la terrible contradiction des élections municipales. Lire la suite

Capitán de hidropedal

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J’aurais pu aussi titrer «Chronique d’un naufrage annoncé» pour également filer la métaphore de Jean-Luc Mélenchon, qui a suscité tant de cris vains le week-end dernier.  Vous avez compris, au titre, que nous allions parler de la situation en Espagne ; je dirai également deux mots de cette petite phrase, qui certes m’a réjoui par sa pertinence iconoclaste, mais seulement à moitié. J’expliquerai pourquoi cette petite réticence. Et pour finir, quelques remarques sur les sondages.

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Ne pas se tromper d’adversaire…

Fête de l'Humanité 2011
Rencontre à la fête de l’Huma

Ce billet m’est inspiré par les remarques de quelques amis —socialistes— qui estiment que je m’en prends trop à leur parti et que, ce faisant, je me tromperais d’adversaire, cédant à la vieille tentation gauchiste de taper plus fort sur l’allié qui est juste à ma droite que sur le véritable ennemi. Cela mérite réflexion : puis-je, d’un côté, prôner la nécessaire union de la gauche —de toute la gauche (mais seulement de la gauche)— pour battre la droite et de l’autre ne pas ménager mes critiques sur le PS, son programme, sa stratégie et ses candidats, au risque de compliquer cette union ?

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Quelle mouche a piqué Mélenchon ?

front_reg-1024x614Stupeur quand je lis : « Jean-Luc Mélenchon propose en direct sur France Inter un accord préalable pour le second tour des régionales à Daniel Cohn-Bendit ». D’habitude, j’aime bien Mélenchon pour la netteté de ses positions et sa façon claire de les traduire : il dit les choses, même celles qui fâchent, et il le fait avec talent ; mais cette fois, je ne comprends plus… A quoi peut rimer une telle proposition venue de celui qui a quitté le PS en grande partie à cause du soutien de celui-ci au traité de Lisbonne, et adressée à une figure politique européenne qui fut un des plus fervent zélateur dudit traité, et qui de surcroît affiche sans vergogne sa proximité idéologique du MoDem ? Lire la suite