L’art du mensonge

Plus un mensonge est répété, plus on finit par se dire qu’il y a un fond de vérité. Voire que c’est tout simplement la vérité. C’est ainsi que fonctionne la calomnie, et effectivement, il en reste toujours quelque chose…

Dans l’impasse…

Depuis plus de 15 ans, j’ai écrit 416 billets sur ce blog au gré de mes indignations, de mes colères, de mes déceptions aussi, sans me plier à aucune discipline partisane ni à la moindre retenue, et puis, petit à petit, les publications se sont espacées. Non pas que je n’éprouve plus indignations, colères et ni déceptions : c’est juste que je ne sais plus les dire en termes simples, que leur expression est bâillonnée par des injonctions contradictoires, voire qu’une forme de police de la pensée rende tabous certains propos.

Le grand déballage

Dans le dernier billet, j’évoquais ce qu’était un argument : un énoncé qui pouvait avoir une apparence neutre, mais qui orientait son destinataire vers une conclusion. J’entends ainsi sur toutes les chaines de télévision que les actes antisémites recensés en 2018 en France ont augmenté de 74% par rapport à l’année précédente. C’est factuellement vrai et c’est inquiétant, mais une information complète devrait resituer les chiffres dans un contexte plus large. Ce serait aussi vrai et aussi incomplet de dire que ces actes ont diminué de 37% depuis 2000, voire de 80% depuis 2004, et il serait plus exact de dire qu’ils se tiennent, hélas, dans une moyenne, bon an, mal an, inchangée. L’interprétation des chiffres fait aussi partie des arguments.